10/06/2010
Tchad

Une radiographie du désert pour trouver de l'eau

Des géologues utilisent l'imagerie par résonance magnétique – IRM, pour
trouver de nouvelles sources d'eau dans l'est tchadien, où plus de 300
000 réfugiés originaires de pays voisins se sont installés ces dernières
années. "Compte tenu de la pénurie d'eau, nous ne pouvons pas nous
contenter des techniques classiques de recherche d'eau",
explique
Jean Bertrand, président d'IrisInstruments, fabricant français
d’équipements. "L'imagerie par résonance magnétique est une méthode
de recherche directe, tandis que les autres méthodes géophysiques nous
permettent de recueillir des signes indirects de la présence ou de
l'absence d'eau. Ici, un signe de présence d'eau indique qu'il y a de
l'eau, ce qui veut dire que nous ferons moins de forages inutiles",

précise Pierre Michel Vincent, hydrologue qui a récemment travaillé en
collaboration avec le ministère de l'Environnement et de l'Eau et le
Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés – HCR, au Tchad.
"Au Tchad, seul un puits de forage sur trois produit de l'eau",

a-t-il indiqué à IRIN. Les réfugiés qui ont fui le Soudan et la
République centrafricaine forment 35 % de la population de l'est
tchadien, estimée à 700 000 lors du dernier recensement. Michel Vincent
indique que les informations sur la moitié des 4 000 points d'eau
recensés dans la région font défaut. Les habitants des communautés
locales ainsi que les réfugiés ont ont dès lors moult difficultés à se
procurer la moitié des 15 à 20 litres d'eau de survie recommandé pare
l’OMS. D'après le HCR, nombre d'entre eux doit se contenter de six
litres.

Au Tchad, les précipitations irrégulières et insuffisantes de 2009 ont
réduit les récoltes de 34 %, ce qui a anéanti le bétail et mis deux
millions de personnes en danger de famine dans le pays, précise le
gouvernement. Située dans l'est tchadien, la ville d'Iriba accueille 55
000 réfugiés. Elle a reçu 135 millimètres de précipitations en 2009,
soit trois fois moins qu'en 1950, selon les archives nationales.

Le kit complet Iris Instruments pèse environ 350 kilogrammes, son
utilisation nécessite une formation son coût s’élève à environ 180 000
dollars. Ces cinq dernières années, des groupes présents en Mauritanie,
Algérie, Maroc, Niger,  Burkina Faso, Rwanda, Mozambique, Namibie et
Afrique du Sud ont utilisé le matériel.

IRIN – Allafrica
04-06-2010